L'un des exemples les plus notoires de la dérive ésotéricoconne d'une personnalité au bagage scientifique est peut-être Conan Doyle. Médecin-chirurgien, passionné d'histoire, grandes prétentions académiques, et surtout connu malgré lui pour son héros de romans policiers, Sherlock Holmes. La mort de sa première femme, puis de son fils ainé vont le faire céder aux penchants spiritualistes de sa seconde femme, au grand dam de son vieil ami, Houdini avec qui il finit par se brouiller. D'une certaine manière, Conan Doyle est même persuadé qu'Houdini lui cache des choses en insistant que ses tours de magie ne sont rien d'autre que des trucages. Le couple Conan Doyle organise régulièrement des séances animées notamment par la femme, Jean Elizabeth. C'est au cours d'une de ces séances que Jean Elizabeth prétend être en contact avec la mère d'Houdini et celui-ci ne pardonnera jamais au couple ce qu'il considère comme une insulte.
À partir des années 1920, Conan Doyle a la soixantaine et publie des pamphlets spiritualistes dans une démarche prosélyte. Il croit dur comme fer au canular des fées de Cottingley où des gamines se sont prises en photo en compagnie de fées, en réalité des reproductions d'illustrations de livres sur l'occultisme. En 1921, l'article de Conan Doyle sur les fées est ridiculisé à droite et à gauche, même s'il convainc des milliers de crédules. Vexé par les moqueries dans la presse et dans le monde scientifique, Conan Doyle s'enferme de plus en plus dans son délire spiritualiste et participe à des campagnes de harcèlement contre les opposants au spiritisme. Ses écrits, même la fiction, deviennent de plus en plus bouffés par l'ésotérisme jusqu'à sa mort en 1931.
Pour l'anecdote, sur demande d'Houdini, sa femme Bess a tenu pendant 10 ans des séances annuelles de spiritisme. Le raisonnement était que s'il y avait bien quelqu'un capable de communiquer depuis l'au-delà, c'était lui. C'était surtout son ultime manière de prouver que le spiritisme est du vent. Il avait même mis un protocole en place connu de sa femme seule et, après 10 ans de séances publiques parfois parasitées par des charlatans, aucun contact n'a été établi.
En bonus, une photo des fées en papier