Je fais partie de la minorité chez qui le confinement a eu un effet mental positif. J’ai adoré la diminution du contact humain, j’ai eu l’impression de déposer un fardeau que je portais depuis des années et d’être plus légère, plus libre. Je me sentais bien, en sécurité. Je souffrais du manque d’activité physique — j’adore marcher et j’étais confinée dans un petit studio, mauvais combo — mais mis en balance avec l’impact psychologique, c’était négligeable.
Je précise que ça ne m’empêchait pas d’être inquiète par rapport à la situation sanitaire, à son impact économique et sociétal, par rapport à ma propre situation professionnelle, de me faire du souci pour mes concitoyens, pour ceux qui risquaient de mourir de la covid-19 comme pour ceux qui souffraient psychologiquement (ou autrement) de la situation, et que j’aurais mille fois préféré un arrêt de la pandémie à une extension du confinement. Mais vraiment, à titre purement personnel, j’y repense avec nostalgie, et parfois avec regret.