France

J’ai été longtemps dans cette situation de dépenses faramineuses sans économiser. Je n’ai pas de solution magique à t’apporter, mais d’expérience : sans déclic, ça peut durer encore longtemps. Quelques « conseils » issus de ma propre expérience :

-même si on semble se renfermer quand nos proches nous évoquent ce comportement, crois bien que ça nous remue réellement en privé. Tant que tu « n’agresses » pas ton beau-frère, continue de soulever le problème de temps en temps, ça va très certainement le travailler et dans le meilleurs des cas lui donner un jour ce fameux déclic « merde mais qu’est-ce que je fous de ma vie en fait ?? »

-Je suis d’accord avec la suggestion de consulter, mais comme dit au dessus sans prise de conscience personnelle ça ne sert à rien (au pire la personne ira consulter « pour te faire plaisir » et rien n’en ressortira). Je ne dis pas que consulter est inutile, loin de là, mais que pour régler un problème encore faut-il s’en rendre compte et l’accepter pour pouvoir le dépasser !

-Les conséquences sur sa famille et de cette occasion manquée de voyager : pareil, c’est une bonne idée de le suggérer. J’ai commencé à prendre conscience de mes conneries quand mes amies me parlaient de leurs vacances alors que ça faisait des années que je ne partais pas. Et quand je me suis rendu compte qu’en cas de pépin grave (moi , mon conjoint ou nos chats) je risquais d’être endettée +++

-Qu’en dit son/sa partenaire ? Pourquoi sa mère lui fait un don ? La famille proche a un impact immense sur notre façon d’agir. Perso j’ai commencé à faire attention grâce aux suggestions/remarques de mon conjoint. Avec une compagne précédente, c’était la surenchère de cadeaux/dépenses et on ne s’en sortait pas du tout. S’il a tendance à être encore soutenu par ses parents ça ne va pas être simple de le défaire d’un sentiment d’immunité (je connais, j’ai eu ça pendant des années. Ma famille a arrêté de me soutenir à partir de mon premier job « sérieux » et ça a été mon premier « choc retour sur terre »). Tu ne pourras probablement pas en parler/convaincre sa mère de ne plus le soutenir en tous cas, et mentionner qu’elle l’a aidé peut accentuer le sentiment de culpabilité (bien) et le renfermement sur soi (moins bien).

-Ça donne quoi sa consommation de réseaux sociaux ? Ma pire période de dépenses/crédit c’était à me comparer H24 avec des standards clairement pas à la portée de mon porte monnaie et la peur de ne pas être « dans la norme » de mes collègues/amis. Faut réussir à se détacher de ça et c’est super dur si on est souvent sur les réseaux.

Malheureusement, à moins d’un coup dur (accident, emprunt énorme pour compenser une dépense d’urgence…) on a vraiment du mal à changer de comportement, même en ayant conscience que ça ne nous aidera pas plus tard. Dans tous les cas, je suis persuadée que ton beau-frère n’est pas plus bête qu’une autre personne, juste probablement ce besoin de compenser une frustration/peur de manquer (c’est mon côté psy de comptoir, à ne pas prendre au pied de la lettre). Si un jour, avec un peu de persévérance et cette prise de conscience ton beau-frère en venait à se « réveiller » et à changer, n’hésite pas à le féliciter et à le soutenir, c’est vraiment dur de tenir sur la durée. Protip de ce qui a super bien fonctionné pour moi (mais pas possible pour tout le monde) :

-C’était extrême, mais me sachant incapable de gérer mon budget même avec des objectifs mensuels, j’ai contacté ma conseillère bancaire : on m’a attribué une « dummy card » qui ne pouvait que retirer une somme maximale par mois et uniquement en guichet de ma propre banque + impossible d’acheter en ligne. Au final j’ai passé un an à faire les courses alimentaires avec la carte de mon conjoint (pas de distributeur de ma banque près de chez moi) et à le rembourser de compte à compte. Avec cette responsabilité j’ai vraiment amélioré ma « compréhension » de la valeur argent (+ beaucoup de frustrations de pas pouvoir dépenser en ligne, mais c’était nécessaire).

Aujourd’hui et depuis peu j’ai de nouveau une « vraie » carte, et même si les premiers jours la tentation était grande de tout dilapider à nouveau + crédit + internet, cette année m’a vraiment aidé à ronger mon frein et je suis surprise de ma propre volonté acquise avec le temps.

TL;DR : y’a pas de solution miracle, c’est au cas par cas mais l'entourage (famille et amis/collègues dans une certaine mesure) et l’exposition aux réseaux sociaux jouent un rôle important dans nos comportements. Le soutien des proches est indispensable pour la prise de conscience mais ça ne se fait pas du jour au lendemain à moins d’un coup dur soudain financier. A ne surtout pas faire : dénoncer de but en blanc le problème, faire culpabiliser, abandonner la personne (même si je sais que c’est dur si elle est bornée.), s’en vouloir personnellement si la personne ne change pas de comportement.

En tous cas c’est vraiment chouette de ta part de t’inquiéter pour lui, il a de la chance de t’avoir !